Une arrivée, toute en souvenirs..

Pour Sam Fitzgerald =]

C'était un matin d'automne, froid et lugubre. Les feuilles tombaient sèchement sur le sol, marquant la fin d'un été bien sinistre pour Jinsko. L'étalon avait trouvé un havre de paix, il n'y avait pas si longtemps.. Mais le destin le lui avait retiré, prestement et sans explication. Le sort en avait décidé autrement, laissant Jin' aveugle d'un œil, et remplis d'une rancœur intarissable contre cette fatalité, qui une fois de plus, l'obligeait à être en contact avec des hommes. Ces êtres dangereux, et épouvantables, ne le laisseraient donc jamais en paix…
Ils l’avaient gardé enfermé dans une clinique environ 1 mois. Mais Jinsko s'était efforcé, pour une fois, de garder son sang-froid pour s’habitué à sa nouvelle condition. Il n'avait cependant pas pu rester impassible, dans une stalle entourée d’odeurs nauséabondes de désinfectants et de sueurs humaines. C'est pourquoi, il s’était vite rebellé, comme à son habitude, en ne laissant pas le moindre humain s’approcher de lui. Le cheval n’avait malheureusement pas prévu les fléchettes tranquillisantes, et en avait reçu de grosses doses durant tout son séjour. Cela ne l’avait cependant pas empêché de garder quelques idées bien en tête, dont les principales étaient de s'échapper.
Et aujourd’hui, Jinsko se trouvait dans un van, arrivé sur un site, qui lui était étrangement, plutôt familier.. Finalement, il avait réussi à quitter la clinique, mais pour atterir dans quel endroit !

* Etrange.. Je reconnais ces odeurs *, pensa-t-il, intrigué

Sa cécité finalement avait du bon. Ne pouvant plus se fier à son oeil droit, l'étalon prenait plus le temps de décrypter les milliers de senteurs que captaient ses naseaux.
Cela lui rappelait un lieu particulier, que depuis longtemps le cheval pensait perdu à jamais. Les calmants injectés pour le faire monter en toute sécurité dans le camion ne faisaient plus vraiment effet, et l'étalon retrouvait peu à peu ses réflexes. Impatient de sortir de sa prison ambulante, l'étalon commença à s'agiter, et à ruer essayant de se dégager de l'emprise de sa longe, attachée à une simple ficelle, elle-même attachée à un anneau. Une précaution des hommes qui fut utile à Jinsko. L'étalon continuait de se débattre, en se cabrant, sentant la ficelle céder petit à petit. Le conducteur, alerté par le vacillement du van et le bruit assourdissant, courut rapidement vers l'arrière du camion, pour ouvrir les portes. A ce moment là Jinsko réussi enfin à se libérer de la ficelle, la longe accorchée autour de son cou, une négligence des palefreniers, sans doute..
Entendant la porte s'ouvrir et voyant un rayon de soleil se refléter sur son beau pelage pommelé, le cheval n'hésita pas, et à tâton, recula maladroitement ses membres le plus vite possible. L'homme s'écarta brusquement du chemin de l'étalon, en se jetant à terre. Jinsko, affolé à la vue de l'homme précipita ses mouvements pour à tout prix s'en éloigner. Il se retourna laborieusement en manquant de tomber, pour ensuite piquer un galop à travers l'étendue qui s’offrait à lui. Ces sabots frappaient fièrement le sol, en souvelant des paquets de poussières. Jinsko était heureux d'avoir réussi son évasion. Un sentiment de plainitude l'envahissait.

* Enfin libre.. *, pensa-t-il apaisé.

Sa longue crinière emmelée, lui fouettait sauvagement l'encolure de part la vitesse et le contact du vent. Bientôt, quand il se sentit en sécurité, c’est-à-dire assez loin de l’homme, il s'arrêta et prit le temps d'observer l'endroit où il se trouvait.
C’est alors qu’avec soulagement il reconnut les lieux. C’était " son havre de paix ", là où il avait vécu les plus beaux jours de sa vie. Enfin, il le retrouvait. Jinsko se souvenait maintenant de son arrivée en catastrophe il y avait maintenant 1 an. Ses souvenirs d’avant l’incendie lui revenait à présent. L’endroit n’avait pas changé.
Alors, l’étalon, assez loin de tout contact humain, pour ainsi dire, hors de danger, reprit son souffle et huma l’air en quête de senteurs qui lui titilleraient la mémoire..

Et la voilà, la seule et l'unique, Hell Fitzgerald qui débouche dans la chute sur son étalon Paint Horse de cinq ans, Funny Painting! Elle aborde le premier tournant, magnifique contrôle, oh, mais qe se passe-t-il!? Funny Painting a trébuché! Il ne se relève plus, Hellena semble horrifiée et mortifiée! Oh, quelle désastre, quelle horreur inimaginable! Funny Painting a trébuché et, semble-t-il, ne donne plus signe de vie... Quel triste parcours pour cette jeune femme prometteuse! Ici Henri Galloway en direct du National Show Paint Horse de Londres qui vous dit au revoir, en espérant sincèrement que Hellena Fitzgerald, fille unique de la grande Sarah Fitzgerald se remettra de cette mort atroce sur le parcours...

Hell se réveilla en sursaut, son oreiller de corps fermement ammaré dans ses bras. Elle s'assied lentement dans son petit lit simple et frotta ses grands yeux bleus striés de vert et de doré, comme l'océan lorsque le soleil se couche derrière son étendue protectrice, lui disait sa mère quand elle était petite. Elle remarqua alors la tache rouge foncé sur son drap et soupira. Évidemment, avec les menstruations viennent les cauchemards! La jeune femme de vingt-trois ans repoussa au complet la grande douillette en duvet de canard couleur d'ocre et alluma la lampe sur pied à côté de son lit. Elle se leva et entreprit de changer les draps. Puis, elle alla prendre une douche et changea de pyjama. Comme elle ne trouvait plus le sommeil, Sam descendit sur la pointe des pieds l'escalier en bois massif. La grande demeure de ses parents l'avaient toujours fascinée, elle aimait farfouiller dans ses moindres recoins à la recherche d'un petit trésor. Rendue dans la cuisine, Jojo mit en marche la cafetière et alluma le poste de télévision sur le comptoir.

Aujourd'hui, c'était le grand jour. Elle allait bouleverser sa petite vie monotone. Elle partirait de sa ville natale, elle laisserait derrière elle tous ses souvenirs pour tenter de bâtir une nouvelle vie aux côtés de chevaux qui ont souffert autant, plus, qu'elle. Sam inspira profondément et ferma les yeux, laissant les différents bruits de la maison l'envahir une dernière fois. Son café servi, elle ferma le téléviseur et remonta à l'étage pour se préparer. Ses valises étaient déjà faites, sur le pas de la porte, prêt à être stockées dans la Rolls Royce 1985 de son père. Magnifique voiture d'occasion, son père, Hunter, en prenait grand soin. Alors qu'elle finissait de se peigner les cheveux, Hell entendit sa mère marcher dans le couloir et ouvrir la porte de sa chambre. La jeune femme lui fit un grand sourire et virevolta dans son pyjama et sa robe de chambre jusqu'à elle pour déposer un baiser sur chacune de ses joues et l'enlacer tendrement.

« Is Dad awake? »

Sa mère lui fit signe que oui et sa fille lui tendit la brosse. Même si elle avait passé l'âge adulte, Samuelle adorait que sa mère lui brosse les cheveux. Elle alla s'asseoir devant sa coiffeuse ancienne et regarda sa mère passer la grosse brosse dans ses longs cheveux marrons foncés. Elle les rattacha en une queue de cheval simple et s'habilla. Sa mère descendit faire le petit déjeûner et elle servit toute la petite famille. Même si elle ne voulait plus approcher les chevaux, Sam aidait chaque jour sa mère à les nourir. Ce qu'elle fit ce matin-là aussi avant de partir avec son père. Sa mère restait à la maison, mais elle ne manqua pas d'embrasser encore et encore sa grande fille. Sa seule enfant qui partait!

Après quatre heures de route, Hunter et Sam arrivèrent à l'aréroport de Londres où Hell prendrait l'Avion jusqu'à Mirabel, au Québec. Elle ne connaissait pas le français, mais elle apprendrait bien vite! Elle avait déjà commencé. Elle savait déjà demander quelques choses : Où sont les toilets s'il vous plait? Où est l'hôpital le plus proche ? Je m'apelle Hell Fitzgerald, je m'appelle Sam Mankins. C'est un bon début, non? La jeune femme dormit pendant un bout du trajet ― qui durait en tout huit heureset faisait deux escales ― et écouta les nouvelles au Québec pendant le reste. Elle arriva vers les dix heures, à Buckingham, mais ce qui se solva par être 9:00 du matin à Québec. Elle soupira doucement et demanda sa route, en anglais avec un fort accent brittanique, à l'hôtesse au comptoir d'aide au client. Elle appella un taxi et lui demanda de la conduire à Competition Placis, en français. Ça, elle l'avait révisé bien longtemps!

« Merci beaucoup Monsieur. »

Lança-t-elle au chauffeur après l'avoir payé et débarassé de ses valises. Son fort accent anglais faisait sourire à chaque fois le jeune chauffeur qui lui fit un signe de la main en retour avant de démarrer. Là voilà. Elle se retrouve seule devant ce grand portail en fer blanc. Quoi faire maintenant? Hell décida de s'allumer une cigarette. Elle alla déposer ses valises sur le bord d'une barrière et sortit son paquet de Kool de la poche arrière de son jeans troué et trop grand. Ah, autre chose à savoir sur elle : c'est un vrai Garçon Manqué. Elle porte tout ce qui est trop grand pour elle et peu importe que ce soit vieillot ou autre, ça lui va à ravir parce qu'elle sait s'en faire un accessoire, un vêtement stylé. Elle alluma sa cigarette et observa alors les alentours. Lorsqu'un van arriva, elle roula des yeux et écrasa son mégot de la pointe de son espadrille blanche. Hell épia attentivement les hommes tenter de maîtriser un grand étalon ibérique. Un léger sourire en coin éclaira son visage tandis qu'elle regardait la scène, passive. Lorsque le grand espagnol se libéra d'eux, il s'en vint vers elle, sans s'en rendre compte faut-il croire, et il montra sa puissance, des muscles saillants, une ossature carrée mais souple. Une vraie bombe! Il reprenait doucement son souffle et cela permit à la jeune femme de l'observer plus en détail.

Jinsko se trouvait à présent sur un carrée d’herbe bien vert, non loin du vieux portail rouillé. Le van était parti, et avec lui toute l’agitation qui s’était créée. Le calme était revenu en ce lieu et l’étalon savourait cet instant de paix. Les naseaux dilatés, l’encolure arquée et l'œil vif, Jin’ essayait de s’adapter à cet endroit, dont il se rappelait par bribes de souvenirs confus.
L’étalon resta attentif à l'espace qui l'entourait un long moment, essayant de se remémorer les instants passés sur cette même terre. Sans succès.
Son passage à la clinique, semblait lui avoir fait oublier tous les évènements qui avaient pu se produire, ici même, avant l’incendie. Peut-être était-ce dut au nombreux calmants qui lui avait été administré, ou bien peut-être que la douleur psychique imposée par l’incendie, avait ôté tous ces souvenirs de sa mémoire. Toujours est-il, que l’étalon n’en avait aucune idée et cela l’agaçait fortement. Il avait beau essayer, Jinsko n’arrivait pas à se rappeler ses compagnons équins. Pourtant il était certain qu’il en avait eu. L’étalon ne supportait pas de tout devoir recommencer, pas encore une fois !
Plongé dans ces réflexions, Jin’ ne se rendit pas compte du creux qui s'installait progressivement dans son estomac. Mais bientôt, la petite gêne se fit sentir, et le cheval sortit brusquement de sa méditation, et entreprit d’arracher méticuleusement les quelques brins d’herbe qui s’offrait à lui.
Quand il se sentit repus, l’étalon redressa son encolure et vérifia qu’il était en sécurité. Tout seul, si jamais un prédateur le surprenait, il n’aurait pas l’avantage du nombre et n’aurait pour seul arme, que la fuite. Jinsko se concentra, et huma l’air, minutieusement. Un doux parfum d’arbre vint lui chatouiller les naseaux, ainsi que l’odeur de feuilles en décomposition. Rien de bien alarmant. Pourtant, l’étalon continua son inspection. De nature prévoyante, Jinsko ne voulait être pris au dépourvu, dans aucune situation. Il affina donc sa surveillance, en détaillant, du mieux qu’il put, chaque coin le plus précisément possible, en continuant de s’aider de son odorat. Soudain, Jinsko se figea, il avait repérer une vague silhouette, assez proche, dans la direction de son côté gauche. Il ourna sa tête à droite, pour pouvoir mieux l’examiner de son œil valide. La forme se précisa.
Son sang ne fit qu’un tour, et ces muscles se crispèrent. C’était un des plus dangereux prédateurs que Jinsko redoutait.
Un humain se tenait là, à seulement une vingtaine de mètres de lui.

[ Désolée, c'est court, mais j'ai un gâteau à faire =D ]

Hell s'attendait à ce que l'étalon la remarque un jour ou l'autre, mais en le voyant humer l'air, comme s'il cherchait quelque chose, elle fronça les sourcils et enroula son ventre plat d'un bras, appuyant son coude par-dessus et nichant son menton dans le creux de sa main. Lorsqu'il s'aperçut de sa présence, la jeune femme devint anxieuse. Elle ne pouvait pas s'en empêcher, même si être tendue devant un cheval apeuré, c'est plus néfaste encore que de se mettre en plein milieu de la rue. C'était un réflexe depuis, chaque fois qu'un cheval se tendait, elle le faisait aussi. Bref, Sam figea aussi, les muscles tendus et les nerfs prêts à rompre, et fixa de ses yeux pairs le grand étalon ibérique. Pendant un certain instant, les deux mammifères se regardèrent dans les yeux, puis Hell ferma brusquement les siens et voulu faire un pas en arrière, mais elle trébucha sur la courroie d'un de ses sacs.

« Crap! »

Jurea-t-elle pour elle-même en se sentant entraînée vers l'arrière. Sam réussis à mettre ses mains, mais son poignet cassé lors de la chute de Funny ne tint pas le coup, même après cinq ans, il restait faible et le choc de son poids transporté sur cette seule main provoqua une douleur fulgurante dans son avant-bras. Elle ferma de nouveau les yeux et resta au sol en se tenant le poignet, des larmes amères lui remontant derrière les paupières.

[ Pour un gâteau, tout est pardonné xD ]

Jinsko observait toujours la jeune femme, sans ciller. Son cœur battait à tout rompre et ses yeux se firent vague un instant. Il se rappela à ce moment précis, tout ce que lui avait fait endurer les hommes, surtout à l’époque où il appartenait à l’école espagnole. Une vague de dégoût remonta dans sa gorge, pendant qu’il fixait l’humaine, avec une intensité désarmante. Ses yeux envoyaient des éclairs de colère et de haine. L’étalon n’avait plus peur de ces êtres exécrables. Pour lui les hommes n’étaient autre que des tortionnaires. Cette créature au loin n’était autre qu’un humain, sans cœur et sans véritable autre pensée que de le faire souffrir. L’étalon, savait par expérience, que la seule chose qui intéressait cette femme, c’était de l’approcher assez près, pour lui envoyer, sûrement, une de ces horribles fléchettes tranquillisantes. A ce moment là, Jinsko s’endormirait dans un sommeil profond et agité. Lorsqu’il se réveillerait, il se trouverait dans une stalle, solidement attaché. D’autres humains le regarderaient d’un air amusé, et discuteraient de son foutu potentiel et de combien d'argent pourrait-il rapporter... Et alors, Jinsko se demanderait s’il aurait encore la force de résister, pour prouver une nouvelle fois sa liberté..
Soudain, l’étalon entendu des feuilles se briser et un éclat de voix, qui le sortit de sa réflexion. La jeune femme était à terre. Apeurée, dans une situation des plus alarmantes pour elle. L'humaine était couchée, et le chevam debout, dans une situation de supériorité criante. Elle semblait souffrir et n'avait pas l'air de se relever. La femme ressemblait à une jument tremblante, blessée, qui semblait vouée à elle-même..
Non ! Jinsko ne pouvait pas comparer cet être à une jument, une sœur. C’était tout le contraire. Un individu abominable, qui ne ferait que lui apporter malheur. Cette personne se trouvait dans SON Havre de paix, sur SON territoire. Il devait le protéger à tout prix. Cette personne n'était d'aucune confiance, et imprévisible. L'étalon le savait parfaitement.
Il sentit un filet de sueurs, coulant sur son poitrail et son encolure, mais n'y prêta pas attention. Jinsko réfléchissait à ce qu'il devait faire :

* J'ai toutes les cartes en main.. Je peux choisir de l'affronter ou non. Cette fois je ne suis plus en position de faiblesse et mon instinct me dicte de sauver mon territoire.. Je vais le faire, je dois le faire, pour ma propre sécurité ! *

L'étalon ressentait de la rage au plus profond de lui. Il allait défendre sa terre, sans pitié contre cet être.
Jinsko banda ses muscles et s'élança.

[ J'ai raté mon gâteau Une arrivée, toute en souvenirs.. Pleure-m

:C J'en refais un aujourd'hui xD Une arrivée, toute en souvenirs.. Sourcils

Court encore, désolée Oo]

« How could have you been so stupid? He was he best! »
« You're just a egocentric, you didn't even think about your horse! »
« You idiot! This stallion was incredible! »

Sam, tremblant de tout son long corps mince, entendait encore les reproches, les remarques, les insultes, toutes les choses horribles que les gens lui avaient lancées, les autres cavaliers surtout, après la mort tragique de Funny Painting. Tout ça accentué par le sentiment de danger iminent empêcha Hell de relever la tête, pour l'instant, ce n'était qu'une jeune femme en mal d'elle-même, torturée par un accident qu'elle aurait du voir avant. Elle aurait dû parce que Fun' était son cheval. Sa responsabilité. Sa vie. En tuant ce cheval, elle avait tué son compagnon, mais aussi ses rêves de duo national, ses espoirs de se voir briller sur son dos aux championnats mondiaux, plus que ça encore, elle s'était tuée elle. Alors, tout doucement, dans un état de léthargie effreyant, Sam passa ses bras autour de ses genoux repliés sur son ventre plat, elle enfouis sa tête dans ce creux et effectua un balancement d'avant-arrière.

« I can't stand this... I can't live like that. I'm a jerk, I'm a ass-face. Just a bitch, I'm a... »

Sam releva lentement la tête, comme prise d'une illumination soudaine. Son sang se figea dans ses veines en voyant cette scène horrible. Le grand étalon espagnol venait de s'élancer, visiblement haineux d'avoir une humaine sur cette terre. Hell resta pétrifiée par la peur, tous ses muscles appréhendaient l'impact du grand cheval pommelé sur son corps frêle. Mais, au dernier moment, Sam ferma les yeux et fut soudainement prise d'un réflexe inconditionnel. D'un bond vif, puissant, elle sauta sur le côté, parmis ses valises. Protégeant sa tête avec ses bras, elle se recroquevilla dans ses bagages et ferma durement les yeux, attendant le choc de la collision.

[ Espérons, qu’il soit meilleur.. Parce qu’il te perturbe apparemment xD et est aussi en train de me perturber
EDIT : Ah nan, ça va Une arrivée, toute en souvenirs.. Sourcils

]

Le vent sifflait aux oreilles de l’étalon espagnol, pour ensuite se perdre dans sa longue crinière emmêlée. Tout à présent, autour de lui, semblait hostile. La brise cinglante, les feuilles mortes, comme assassinées sur un champs de bataille, tombant en tourbillonnant, anéanties. Le ciel devenu menaçant, avec ces centaines de nuage gris, tristes et larmoyants, aussi hargneux et accueillant qu’une porte de prison. Les arbres, difformes et angoissants, dépareillés, par leur manque de verdure et de consistance. Le portail, gris, rouillé avait à présent une silhouette menaçante pour l’étalon.
Jinsko galopait. Un galop libre et tout à fait intentionnel. Ce galop rendait l’étalon puissant et imprévisible, prêt à parer toutes éventualités. Ses sabots frappaient le sol en cadence, provoquant des bruits sourds successifs, semblables à un roulement de tambours, annonçant un événement, on ne peut plus important.
Dans ce cas précis, il s’agissait de protéger son territoire, et le fier cheval n’y manquerait pas. La jeune individu présente, n’avait pas à se trouver ici, pas sur cette terre, que protégeait ardemment Jinsko. C’était une humaine, autrement dit, un être dangereux et nuisible à sa sécurité. L'instinct de l’étalon lui criait de se défendre, en attaquant. Étrange paradoxe..
Pourtant, c’était ce que Jinsko avait toujours cru bon de faire, depuis la trahison impardonnable de son éleveur. Regarder la triste vérité bien en face, ne pas vaciller et faire honneur à ce qu’il était, un étalon, un protecteur. Aujourd’hui ce n’était pas des juments qu’il sauverait de la menace, mais son territoire, ce qui était tout aussi important. C’est ce que l’étalon avait acquit en premier, en arrivant, il ne pouvait pas abandonner la première chose à laquelle il tenait. C’était cette terre vierge qui lui avait rendu sa chère liberté. L’abandonner aurait été un acte impardonnable pour lui-même.
L'étalon approchait de la menace. Il commença à adopter une attitude plus menaçante envers celle-ci. Il courba l'encolure, et dévoila ses dents, laissant paraître une dentition jaunie par le temps, mais tout aussi efficace pour intimider. De l'écume couvrait à présent son corps. L'étalon se cabra de toute sa hauteur, mais à se moment précis, la jeune humaine se recroquevilla, protégée par ses bagages. L'étalon retomba et la fixa, interdit. A ce moment là, un voile passa devant son oeil valide. Il se rappela alors, une période de sa vie, qui semblait enfouie, à jamais.. C'était avec l'éleveur, non pas l'instant de sa trahison, comme on aurait pu s'y attendre, mais sa jeunesse. Tout les instants de complicités passés avec lui, ces interminables jeux, ces heures de confiance, sa dévotion envers l'homme, ces taquineries réciproques, ces caresses qui produisait une sensation si douce, cet amour que lui apportait l'humain..
Jinsko observa la femme, si insignifiante, si minuscule comparée à sa puissance impressionnante, presque malsaine.
L'étalon tituba et s'éloigna lentement de quelques pas, perdu, égaré. Il ne comprenait plus, semblait complètement indécis, déboussolé.

* Pourquoi ces souvenirs ? Pourquoi maintenant ? Que faire à présent ? *

[

Ça me donne de l'inspiration! Naah, j'ai pas mes ingrédients pour le faire >.< ]

Les yeux fermés, les paupières plissées par la force qu'elle mettait dans ce geste, Hell commença à voir des points jaunes et blancs derrière l'écran noir de sa peau soyeuse, mais pas question de les ouvrir. Ce serait un affront, un défi. De l'arrogance pure face à une mort certaine. Alors Sam garda ses grand yeux bleus verts teintés de marron clair fermé au monde extérieur, cloîtrés dans une obscurité entêtante. Son cerveau lui dictait de s'enfuir, mais son coeur empêchait tout mouvement de ses jambes, comme paralyzée d'une fascination morbide devant le spectacle de sa mort prochaine. C'est alors qu'elle sentit un grand coup de vent, un souffle chaud sur son corps meutris, une vague de poussière soulevée par une brise nouvelle et instantannée. Le bruit sourd des sabots de l'étalon résonnait encore dans son crâne meutrit, mais elle se rendit vite compte qu'il ne galopait plus. Est-ce que parce qu'elle était trop concentrée à attendre l'impact, elle n'avait rien sentit? Était-elle déjà au paradis?

Avec une angoisse terrible au ventre, Sam ouvrit un oeil pour ne trouver que le noir. Est-ce qu'elle était vivante? Sûrement, oui. Blessée, alors? Non. Elle bougea ses bras et releva sa tête de ses bagages, l'esprit embrouillé par les événements de son passé. Hell chercha instinctivement son père, mais comme une violente giffle, elle se souvint qu'il n'était plus là. Plus jamais. Elle eût soudainement l'envie puérile de prendre ses bagages et de retourner chez elle, dans le confort de la belle maison de ses parents. De se rouler en boule et ne plus jamais se lever de son petit lit simple, de pleurer jusqu'à ce son corps ne contienne plus une seule goûte d'eau.

« I killed him. »

Murmura-t-elle pour la première fois depuis les cinq années qui étaient passées depuis la mort de Funny. Jamais elle ne s'était avouée que c'était elle la cause de sa mort. Bien sûr, elle avait dit que c'était sa faute, mais jamais elle ne l'avait affirmé ainsi. Bien que ce ne fût qu'un murmure, ce murmure arracha un gémissement de peur, de désespoir, mais aussi, il fit le vide dans sa tête. Vidée de toute émotion, ces trois petits mots qui avaient tant redoutés à sortir, ils étaient là, à présent, et ils se bousculaient dans sa gorge pour sortir. Alors elle s'abandonna à son horrible tristesse, ignorant sans le vouloir le grand espagnol qui, lui aussi, semblait atterré par une vague de souvenirs indésirés.

« I killed him! I killed him! »

Hurla sa voix cassée par les larmes qui jaillirent de ses paupières mi-closes. Elle était en petit bonhomme derrière ses bagages, à l'abri des mauvaises langues, du regard désaprobateur des autres, de toutes ces souffrances. Maintenant, elle était en sécurité. Et elle pouvait repartir à zéro. Comme une révélation qui venait de lui être faite, Hell sût que grâce à ce grand étalon espagnol qui défendait sa vie, son territoire, elle pourrait à nouveau les regarder dans les yeux et leur dire : I'm a horse rider. And I'm proud of this.

[ C'est un gâteau à quoi ? Une arrivée, toute en souvenirs.. Siffle-4

]

Un déferlement de questions venait aux pensées de l’étalon. Des tremblements incontrôlables le secouaient de toutes parts. Il était comme en état de léthargie complète. Ces effluves de souvenirs, qu’il avait pour ainsi dire, ranger dans un coin de sa tête et enfermer à double tours, venait de ressurgir, sans prévenir, laissant l’étalon emprunté et confus. C’était en plus une humaine qui lui avait insufflé ces souvenances. Comment l'être le plus exécrable à ses yeux, avait réussi à lui remémorer tout cela ? Et pourquoi avait-il, lui-même, arrêté son geste ? Cette personne n’était pas son éleveur, et celui-ci l’avait d’ailleurs abandonné, sans pitié et sans aucun remord, puisqu’il n’était pas revenu le chercher.
L’étalon observa la jeune femme. Elle avait commencé à se dégager de sa modeste barricade, et murmurait d’étranges paroles. L’humaine semblait souffrir tout autant que lui, et paraissait curieusement prise à des pensées telles que celles de l’étalon. Des pensées qui faisaient mal, que l’on voulait oublier à jamais et qui détruisaient tout ce qu’on était. Ces souvenirs là n’étaient pas bénins, et avait une raison d’être là, de s’exprimer encore de façon si douloureuse. Mais l’étalon ne voyait pas pourquoi. Il y avait déjà bien des années qu’il avait tiré un trait sur son passé commun avec les hommes. Ces souvenirs, voulait presque remettre en question tout ce que l'étalon avait pu faire jusqu'ici. C'était impossible ! Son « moi » le plus profond ne pouvait pas faire ça. Pas maintenant. Tout était déjà fait, on ne pouvait pas revenir en arrière. Des sensations s'étaient gravées dans la mémoire de l'étalon, qui lui avaient fait voir le monde de façon différente. Il n’était pas près. Cela faisait trop d’informations ou peut-être, de coïncidences, en même temps. Jinsko avait besoin de beaucoup plus de temps pour réfléchir à tout ça..
Soudain, l’humaine se mit à crier et à répéter des paroles empreintes de rage et de colère, qui sortir l’étalon de sa torpeur. Ces cris n’étaient pas adressés contre Jinsko, il le sentait. Mais plutôt contre ses fameux souvenirs si tenus, mais pourtant si présents. L’étalon aurait presque pu compatir, si cette individu n’avait pas été une humaine. Mais c’était bien là tout le problème.
Il se rappela alors, le risque qu’il prenait à se tenir aussi près d’elle et se souvint de l’objet de son imprudence. L’étalon se ressaisi et arqua l’encolure, pour paraître plus impressionnant. Il racla doucement le sol, mais avec une dureté, pourtant impressionnante. Jinsko envoyait un message à l’humaine. Il la priait, presque, de partir d’elle-même sans désagrément, et tout se passerait bien. Leur échange s’arrêterait là. Si elle n’obtempérait pas, alors Jinsko devrait songer à la première option, celle qu’il avait toujours envisagée, en tout cas, la plus sérieusement...

[ En fait, c'était sensé être des Pomme d'Amour, mais comme j'avais pas le thermomètre à Bonbons, pas possible XD Bref, je prends mon courage à deux doigts cette fois et pis jte réponds! XD ]

Comme si elle était sortie de son corps, comme si son âme blessée l'avait quittée, comme si elle renaissait à travers sa propre peau, Sam se sentit soudainement très légère. Elle inspira calmement une grande bouffée de la brise fraîche du matin d'automne et ouvrit ses grands yeux pers. Avec des gestes lents et méticuleusement choisis, Sam se cambra vers l'arrière et se releva avec calme. Dans sa tête, le vide angoissant faisait maintenant place à un tumulte de questions qui portait toutes sur le même sujet : l'étalon espagnol. Hell sortit alors de derrière ses bagages et ouvrit grande ses yeux pour regarder autour d'elle. Qu'est-ce qu'elle cherchait au juste? Elle s'arrêtta alors en plein mouvement, son regard perdu dans le vide. Qu'est-ce qu'elle espérait? Trouver Funny Painting vivant parce qu'elle s'était avouée l'avoir tué? Non, bien sûr. Aussi soudainement qu'elle s'était sentie très légère, Sam se sentit absurbe, d'un ridicule pathétique, ce qui lui remis les idées en place et elle se souvint alors qu'elle était seule dans une cour toute nouvelle avec un étalon hispannique qui lui en voulait pour une chose qu'elle n'avait pas faite. Et elle, alors? Pouvait-elle lui en vouloir? Lui en vouloir de l'avoir chargée. Lui en vouloir d'avoir faire remonter tous ces souvenirs. Lui en vouloir de vivre. Oui, elle pouvait lui en vouloir, mais ce serait alors très puérile. Au diable! Hell se redressa et enjamba vivement ses bagages.

« Tu n'as pas à me chasser! Je suis ici chez moi et tu ne me feras pas partir. »

Lui lança-t-elle d'une voix cinglante, mais pourtant d'un calme glacial, foudroyant de ses yeux bleus et verts le grand étalon isabelle qui se tenait devant elle. Farouchement, elle campa ses deux poings fermés sur ses fines hanches et affronta l'Espagnol. Et s'il la chargeait? S'il décidait de passer à l'offensive? Avec sa presque tonne, le bel étalon avait un léger avantage contre son 150 livres aproximatif... Tant pis! Elle ne se laisserait pas faire! Trop longtemps, elle avait laissé les autres lui marcher dessus. Maintenant, elle reprennait le contrôle de sa vie. ET ça commenâit par cette lutte de pouvoir entre elle et ce cheval.

« Tu as souffert des hommes, mais moi aussi figure-toi. Ce n'est parce que certains t'on brisé que moi je vais me laisser imposer. Tu ne me fais pas peur du tout. Tu ne gagneras pas cette guerre. »

Elle parlait avec dignité, d'un ton qui ne laissait rien à redire. Calme et doux à la fois, il inspirait l'écoute et le respect. Mais aussi la crainte. Bien sûr, Sam savait pertinnement que seule sa voix n'arriverait pas à grand-chose, mais elle comptait bien gagner cette guerre. Coûte que coûte. Il lui avait fait prendre conscience d'une chose. Et maintenant, elle allait à son tour lui faire prendre conscience que si les hommes sont cons, certains sont aussi prêts à tout pour aider les autres. Il n'est pas difficile de situer dans quel camp se trouve Sam. En attendant, elle défiait ce grand ibérique de charger cette humaine vulnérable et forte à la fois. De l'attaquer en pleine face, de plonger son regard remplis de haine envers les hommes dans le sien et de lui foncer dessus. Aurait-il cette force, cette rage si grande qu'il oserait attaquer cette jeune femme qui, à son tour, ne faisait que défendre ses intérêts?

Valla!!

[Moi j'fais des brioches, c'est bien plus simple Une arrivée, toute en souvenirs.. Tire-la-

]

L'étalon observa la jeune femme. Il lisait un air de défis sur son visage et dans son attitude. Une expression, que finalement, il trouvait si puérile, ainsi peint sur sa figure. Il pensait en la regardant à une petite fille boudeuse, qui voulait absolument atteindre un objectif, presque impossible, inaccessible même..
Oui, le mot était juste.. Qu'espérait elle ? Jinsko ne la comprenait pas. Il lui laissait une chance de s'enfuir, de partir au loin, pour tout oublier. De " sélectionner " ces instants, et de les supprimer. C'était aussi simple que cela. De retrouver une certaine paix intérieure. D'effacer tout ce dilemme. Toutes ces choses. Il était question, pour lui-même, d'enlever toute cette honte, marquée par sa faiblesse, sa confusion, ses hésitations. Pour elle, cette inconscience, cette peur. Mais non. Elle ne comprenait pas. Elle ne pouvait comprendre. Tout ce qu'il avait vécu.. Les hommes étaient malsains. Rien que le fait qu'elle appartienne à cette catégorie la rendait dangereuse. Jinsko n'en démordrait pas. Son opinion était forgée.
Mais tout aurait pu être plus simple, si elle s'en était allée. Dans ces grosses installations humaines, puantes, et moches. De son côté il serait partit retrouver ses congénères. N'importe lesquels. Même un étalon vicieux et quémandeur de pouvoir. Il lui aurait juste suffit de savoir qu'il était un C.H.E.V.A.L. Une espèce, tout simplement connue. L'étalon, pourtant de nature si dominante, lui aurait alors donner sans hésiter sa confiance. Juste pour le plaisir de n'avoir rien à réfléchir. Rien à faire. Rien à revendiquer. Juste suivre le groupe, sans broncher. Combien Jinsko aurait payer pour échanger cette situation avec celle qu'il vivait en ce moment ?..
Il avait presque envie de fuir. Seulement pour pouvoir flâner tranquillement dans la végétation. Il était fatiguer, blaser de devoir toujours réclamer son indépendance, sa liberté. Tellement désespéré..
L'étalon avait l'encolure figée en hauteur, dans une position assez étrange. Ces yeux étaient vitreux mais pourtant, il observait le moindre mouvement de l'humaine. Ces membres s'étaient bloqués, comme s'il allait partir dans un cauchemar qui serait obligatoirement mieux que sa situation actuelle. Sa posture était si peu prudente.. Mais l'étalon s'en foutait. Il sentit soudain pesé sur lui, sa vie, qu'il avait trop souvent dût contestée. Il ne se trouvait pas en situation de soumission, à cet intant même. Sûrement pas ! Mais un désordre complet venait dans son esprit. Tout lui paraissait si bête. Cette situation. Il était clair qu'avec la position qu'il avait prise, il était vulnérable. Mais peu lui importait. De cette manière, il n'avait de toute façon pas l'intention de bouger. L'humaine ne semblait pas non plus. Forte aise ! Ils resteraient des heures comme cela. Ça ne le dérangerait pas. C'était extrêmement con comme raisonnement, comme décision mais tant pis. L'étalon sentit une sensation de bien-être et de plaisir l'envahir. Cette solution lui permettait tout simplement, de ne rien choisir à ce qui allait se passer ultérieurement. L'étalon n'avait pas choisi de naître et à ce moment précis il voulut retourner au chaud dans le ventre de sa mère. Se faire à nouveau guider pas à pas. Sans contrainte. Son existence, n'avait pas été de tout repos, après sept années. Mais pourtant, Jinsko n'avait jamais baissé la tête. Il l'avait toujours gardée haute. Sa fierté, était forte et intouchable. Aujourd'hui, en ce moment même, elle l'était toujours, mais sous une autre forme. Sa fierté, était de se préserver. De se dire que bientôt, quelle que soit l'issu, il se battrait. Cette étrange attitude n'était autre qu'un " break ". Court ou long peu lui importait. Juste le temps de se reposer, de se vider la tête. L'étalon y croyait.
Pour une fois, tout se passerait bien, le verdict tomberait de toute façon un jour..

[ Pas de recettes pour les brioches xD Je sais pas quoi répondre 00 ]

[Ouais, j'me suis dit ça quand j'ai terminé d'écrire.. ^^', euh.. j'sais pas trop.. euh.. bah, après une bonne nuit de sommeil j'suis sûre que tu vas trouver quelque chose Une arrivée, toute en souvenirs.. Siffle-4

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