En vrac

Dans une boîte, telle un Deus Ex Machina, une soit-disant "machine à tuer" s'agitait. Les deux hommes dans la cabine du van avaient eu suffisament de mal à l'enfermer. L'un d'eux tenait comme un torchon autour de sa main. Il l"ouvrit légèrement, laissant voir une trace de dents si profonde que le sang y affluait.

"Bon Dieu, ça pisse le sang...
- Essaye de faire un garot, ça va passer. On dépose ce bourrin et on s'en va."

Dans le noir, derrière eux, une jument tout aussi sombre tentait de se cabrer, faisant craquer ses vertebres cervicales. Le licol qu'ils avaient pu attacher à la longe dans le van. Cela faisait plusieurs heures qu'elle était là. Elle avait de quoi boire et manger mais refusait d'y toucher. Ses membres absorbaient le choc tant bien que mal.

"Tiens, regarde, c'est là...
- Pouaaah, ça pue, c'est pour les aristos ou quoi ?
- Ohh la ferme, arrête de tacher mes sièges en plus.
- Toutes façons, ils étaient déjà tachés de bière."

Les deux hommes se mirent à rire grassement tandis que la jument hennissait de rage et de peur dans le van.

"LA FERME, BOURRIN."

Le van s'arrêta dans la cour. Il n'était pas loin de minuit. Les deux hommes se mirent de chaque côté de la porte, celui à la main enveloppée ouvrit la rampe, découvrant à l'intérieur une jument sombre, affollée, piaffant... Le second homme se fraya un chemin et détacha comme il pouvait la jument qui hennissait comme une diablesse et qui descendit seule, en marche arrière, se cabrant.

"VIENS ON SE BARRE"

Les deux hommes se dépechèrent de partir, laissant la jument, longe libre, dans l'air frais de la nuit, hennissante...