Fall For You.

Deux heures. Deux heures que l'étalon était enfermer dans cette maudite boîte métalique. Il tirait comme un fou sur la longe qui était relier à son licol et par la même occasion attacher à une barre pour éviter qu'Howl's ne bouge trop. Les montant du licol lui scié la peau, mais l'étalon n'y faisait pas attention. Il voulait sortir de cet enfer et disparaître pour toujours. Enfin la voiture s'arrêta. September plaqua ses oreilles dans son épaisse crinière à deux couleurs et il se figea lorsque la porte du van s'ouvrit derrière lui. Il se remit alors à tirer comme un fou sur son licol qui finit par céder. D'un bond en arrière, il sortit de cette boîte métalique tandis que plusieurs palfreniers arrivaient en courant pour éviter que l'étalon s'échappe. Howl's poussa un puissant hennissement. Il fit une levade, lança une ruade et s'élança au galop vers le portail qui au dernier moment, se ferma. L'étalon pila net pour éviter de se le prendre en pleine face et il se retourna, montrant les deux. Ses muscles étaient tendus. Il était affolé, il avait peur. Il ne voulait pas que ces humains s'approchent, non.

Deux hommes s'approchèrent et le puissant étalon se cabra de toute sa hauteur, boxant l'air avec ses antérieurs. Les hommes reculèrent et l'équidé fit un bon sur le côté avant de galoper en direction des prés ou des chevaux l'observaient. Ils devaient le prendre pour un fou. Les hommes étaient toujours derrière lui mais Howl's s'arrêta. Sa robe était recouverte de sueur. L'étalon était épuiser. Il se coucha sur le sol et poussa un long soupir. Il était en position de faiblesse mais de toute façon il savait qu'il était coinçé ici. Pourtant dès qu'un bipède s'approchait trop prêt, Howl's faisait mine de mordre et de se relever, mais il en avait plus la force.

Keene sourit à Dame Juliette qui l'aidait à sortir ses bagages de la valise de la petite Mazda 2003. Il soupira de bonheur et embrassa tendrement la femme maintenant âgée de cinquante-deux ans avant de la laisser repartir. Il explora de ses grands yeux verts les alentours, un sourire fendu jusqu'aux oreilles. Son regard se posa alors sur un van équin. Les portes étaient ouvertes, mais il n'y avait aucun cheval aux alentours. Ken déposa son sac à dos sur le sol pavé du Portail et se gratta la tête, réfléchissant. Il haussa d'abord les épaules, se disant que les hommes avaient certainement mis le cheval dans son box ou bien la réserve naturelle et qu'ils allaient revenir pour le van, mais au moment où il allait reprendre ses valises, il entendit un long soupir. Ce n,était pas un homme qui pouvait soupirer ainsi. Le seul être vivant qu'il connaissait et ayant une capacité respiratoire lui permettant de soupirer de cette manière, c'était le cheval.

Mika redéposa ses bagages sur le sol et contourna le van. Là, il vit un magnifique étalon pie bai, à la crinière bicolore, étendu sur le pavé du portail. Il avait l'air épuisé et Keene eut un léger pincement au coeur. Sa douleur et sa rage de ne pas voir les hommes approcher étaient admirables, mais il avait besoin d'être nourris et abreuvé. Ni une ni deux, Keene ouvrit en grand la boîte à lunch qu'il avait apporté, pensant manger en route, et sortit le sac de carottes coupées.

« En espérant qu'il va les aimer. »

Il prit un pas calme mais rapide pour aller à la hauteur des autres hommes. En le voyant, certains le repoussèrent, mais Ken était tenace et il retira la main bourrue de son épaule en assurant à l'homme que tout irait bien. Cet étalon était faible. Terrifié, mais faible. Keene avança de quelque pas, ayant vu le manège de l'étalon qui faisait mine de se relever chaque fois. Il ouvrit le sac et lança avec brio quelques morceaux de carottes près de l'étalon en espérant qu'il le mangerait.

L'étalon était maintenant étendu de tout son long sur le sol et il avait délicatement poser sa tête sur les pavés de la coure. Sa respiration était rapide, mais elle ralentissait petit à petit pour reprendre un rythme normal. Howl's avaient à demi fermer ses yeux, mais même avec sa les hommes n'osaient pas s'approcher. Seul un petit garçon osa s'approcha un peu et l'étalon redressa vivement son encolure pour fixer l'intrus avec des yeux noirs et apeurés. Seulement le mini bipède tenait un sac de carotte dans sa main et il en lança quelques morceau de ce légume vers September qui se redressa souplement. Il baissa ses naseaux vers les pavés et renifla d'abord les morceaux de carottes avant de les avaler un par un. Les hommes semblaient un peu surpris mais l'étalon n'y faisait pas attention. Une fois les friandises toutes avalées, il recula violemment, faisant claquer ses puissants sabots sur les pavés ce qui résonna dans toute la coure. Howl's montra les dents et jeta sa tête en arrière et il souleva ses antérieurs de quelques centimètres du sol. Il faut dire que l'étalon était impressionnant, surtout du haut de ses 1m85 au garrot et sa musculature le rendait encore plus imposant et beau. Son toupet noir légèrement ondulé retomba sur ses yeux lorsque Howl's fit encore une levade tout en reculant d'un ou deux pas. Plus il reculait et plus les hommes s'approchaient. Ils étaient donc aussi bête que leurs pieds ceux là ? TT Ils devaient avoir la moitié d'un pois chiche dans la tête. Plus ils avançaient vers l'étalon plus celui-çi se sentait piéger et avait peur et donc plus il était agressif. Mais bientôt la croupe du pie se cogna contre un mur et il sursauta, faisant un petit bond en avant. Il était prit au piège. Un homme s'approcha alors et il passa une longe autour de l'encolure d'Howl's qui poussa un hennissement strident. L'homme tenta de faire avançait le cheval mais celui-çi ne bougeait pas d'un centimètre. Il voulait simplement qu'on lui enlève cette maudite longe et qu'on lui montre le chemin d'un pré, ou d'un endroit où il pourrait manger sans que ces maudits bipèdes viennent l'embêter.

Howl's souffla des naseaux et il fit un pas en avant, l'homme dit un truc du genre "vous voyez, c'est facile à dresser ces bêtes là". Il avait parler trop vite cet idiot. September se cabra violemment et arracha la longe des mains de l'homme. L'étalon fit un bond en avant, et partit dans un galop effréné, seulement il n'y avait aucunes sorties. Il pila et tourna sur lui même, poussant des hennissements plaintifs et aigus. Il frappa le sol avec son sabot droit et fixa les hommes qui venaient vers lui avec des longes, dans l'espoir de l'attraper. Ils pensaient vraiment que l'étalon allait se laisser faire comme sa ? Fallait pas rêver non plus. Howl's gratta le sol avec son sabot et il se lança au galop vers les hommes. Quelques un d'entre eux eurent le temps de s'écarter tandis que d'autre se prirent l'étalon en pleine face, chose plutôt douleureuse. September se retourna encore une fois vers les hommes, ils voulaient jouer ? Hé bien l'étalon aussi.

Ahuri de voir comment les hommes étaient pressés et ne l'écoutait pas, il serra le sac de carottes dans sa main et releva la tête. Il n'allait certainement pas laisser ces imbéciles piéger cet étalon si magnifique! Quand il se cabra, Ken ne bougea pas, se préparant au pire dans sa petite tête d'adolescent, il attendit simplement, gardant un calme impressionnant devant cette bête qui, si elle le voulait, pouvait le tuer d'un simple coup de sabot. Il soupira de mécontentement lorsque les hommes approchèrent. Il resta un peu en retrait, cherchant le meilleur moyen de faire venir à lui l'étalon pour le mener vers la réserve naturelle. Réfléchissant à toute vitesse, Ken claqua des doigts et un petit sourire satisfait éclaira un instant son visage d'enfant en trouvant ce qu'il allait faire.

« Messieurs, laissez-moi essayer. Je vous en supplie. »

Les hommes se regardèrent, puis foudroyèrent le pauvre étalon du regard avant de fronçer les sourcils. Est-ce qu'il était fou? Non, juste conscient de ce que l'étalon pouvait ressentir, pris au piège devant tant d'hommes, impuissant. Il finit par les convaincre et les homme se retirèrent en aidant leur collègue à se relever de sa chute, l'étalon l'ayant percuté de plein fouet. Ken prit une profonde inspiration pour se calmer, bien qu'il soit déjà calme. Puis, il fit quelque pas en diagonale, ne pas attaquer de front un cheval effrayé. Il approchait par son flanc. Ken s'arrêtta à six mètres de l'étalon et sortit deux autres morceaux de carottes de son sac. Il les lança, par en bas, au grand cheval pie et attendit patiemment, ne le regardant que du coin de l'oeil.